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Les causes possibles de l'agoraphobie

Pour comprendre cette agoraphobie, il a fallu du temps.
J’ai été diagnostiqué agoraphobe très jeune, j’avais 8 ans. Ma maman a remarqué un changement dans mon comportement et mes attitudes et c’est quand j’ai fait ma première crise d’angoisse au milieu de la foule de ce marché qu’elle s’est dit que quelque chose n’allait pas. Ce jour-là, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, mais cette crise m’a laissé une empreinte.


Voici quelques éléments déclencheurs possibles : 
 
    . Un événement traumatique : un accident, une maladie, ou même une expérience banale qui prend une tournure stressante. 
 
  . Du stress accumulé : À force de repousser nos limites sans écouter notre corps, on ne voit pas les signes avant-coureurs.
 
  . Une prédisposition personnelle : certains d’entre nous sont simplement plus sensibles à l’anxiété, et ce n’est pas une faiblesse. 
 
Les causes de l’agoraphobie sont complexes et souvent invisibles. Ce n’est pas une question de « manque de volonté ». Votre cerveau réagit simplement de manière disproportionnée à des menaces qui ne sont pas réellement dangereuses. 
    
 
 
Agoraphobie : un trouble méconnu 
 
J’ai dû grandir avec le fait d’être différente. Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais « bizarre ». Je pensais être la seule à ressentir cela. C’est en étudiant un peu plus le sujet que j’ai compris que je n’étais pas seule. 
 
Voici quelques idées que j’ai dû déconstruire : 
1. « L’agoraphobie c’est juste la peur de la foule. » 
Non. Ce n’est pas seulement la peur de la foule, j’ai eu des crises dans un ascenseur, dans une rue vide et même dans un parking souterrain.
 
2. « Il faut juste se forcer à sortir. » 
J’ai bien sûr essayé, plusieurs fois. Une fois, j’ai voulu me prouver que je pouvais y arriver, j’ai voulu aller faire des courses seule en y allant à pied. J’ai marché quelques mètres, j’ai commencé à suffoquer. Cela a fini en crise au milieu de la rue, je suis rentrée chez moi en ressentant de la honte et avec un sentiment d’échec encore plus grand. 
 
3. « C’est rare comme trouble. » 
Non, et c’est une bonne chose à savoir. On estime que 1 à 2 % des gens en souffrent, soit des millions de personnes. Vous n’êtes pas seul(e).

Pourquoi comprendre l’agoraphobie est essentiel

Je me souviens d’une phrase qui m’a aidé dans mes moments les plus sombres, quand je pensais que je ne pourrais pas être « sauvée » : « Comprendre pourquoi je suis comme ça est le premier pas pour avancer. » 
 
Apprendre à nommer mes peurs m’a permis de les apprivoiser. Savoir que d’autres traversaient les mêmes difficultés m’a donné du courage. Et accepter que je pouvais avancer à mon rythme, chaque petit pas compte. J’ai compris que je ne pourrais pas faire partir toutes ces angoisses en moi installées depuis tant d’années en un claquement de doigt. Et d’avoir compris ça m’a aidé à me libérer d’une pression de vouloir absolument guérir vite. 
 
À vous, lecteur : 
Si vous êtes ici, c’est déjà une preuve de courage. Vous avez décidé de comprendre ce que vous vivez, et ce n’est pas rien. 
Ce livre est là pour vous guider, à votre rythme, vers des solutions qui vous correspondent. 
 
L’agoraphobie est difficile à vivre, mais elle n’est pas insurmontable. En comprenant ses mécanismes et en identifiant ses déclencheurs, vous pouvez commencer à reprendre le contrôle. 
Faustine GRENIER