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S'entourer sans s'enfermer

Ce que j’ai compris avec le temps, c’est que même si l’agoraphobie nous pousse à l’isolement, on ne peut pas s’en sortir tout(e) seul(e) éternellement.


Un jour, j’ai osé parler à ma maman de ce que je vivais. Elle savait bien sûr que j’étais agoraphobe mais j’ai osé lui demander de l’aide. 
Je lui ai dit que je ne pouvais plus vivre comme ça, qu’il fallait faire quelque chose. C’était au moment où tout le monde choisissait ses vœux d’écoles postbac. Moi je me sentais démuni face à cette situation, je ne me voyais pas sortir de mon périmètre de sécurité pour aller faire des études plus loin que mon lycée. 
 
Elle a donc décidé de prendre rendez-vous chez un psychologue, pour m’aider à dépasser mes peurs.
 
Ces rendez-vous m’ont beaucoup aidé, ça n’a pas totalement guéri mon agoraphobie mais ça m’a permis de faire des études dans une autre ville que la mienne. 
 
Il est donc important de bien s’entourer ! 
 
Si vous n’avez pas encore osé parler de vos peurs, choisissez quelqu’un de confiance, extérioriser vous fera un bien fou.
 
Vous pouvez aussi en parler sur un forum, parfois en parler à des inconnus qui ont le même trouble que vous peut être plus facile que d’en parler à un proche. 
 
Consulter un professionnel peut aussi être une solution. Il n’y a pas de honte à aller parler avec un psychologue bien au contraire c’est très courageux. 
 
Vous avez le droit de demander de l’aide, même un tout petit peu. C’est un signe de force, pas de faiblesse. 
 
Il existe plusieurs approches pour vaincre ses peurs, toutes ne conviennent pas à tout le monde mais en essayer plusieurs peut vous permettre de trouver un bon équilibre. 
 
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) permet d’apprendre à défier vos pensées anxieuses.
 
La méditation de pleine conscience, quelques minutes par jour pour calmer le mental. 
 
L’écriture, noter ses ressentis dans un carnet permet de se décharger et de comprendre ses peurs. 
 
Vous pouvez également essayer la sophrologie, l’hypnose douce, l’art-thérapie, des activités créatives comme le dessin, le tricot, créer des bougies… des exercices de respiration.
 
Testez, explorez sans pression. Vous avez le droit de dire « ça ne me convient pas » et d’essayer autre chose. 

Il est très important de célébrer les petites victoires ! 
 
Il y a une phrase que je me suis souvent répétée : « Ce n’est pas parce que tu ne vas pas vite que tu n’avances pas. » 
 
J’ai commencé à tenir un carnet de victoires. 
« Je suis sortie 5 min aujourd’hui. » 
« Je suis allée à mon rendez-vous toute seule. » 
« J’ai réussi à prendre le bus, pas longtemps, mais je n’ai pas appelé le taxi aujourd’hui. » 
 
Et petit à petit, j’ai vu que ma zone de confort s’élargissait. Ce que j’évitais hier devenait possible aujourd’hui. 
 
Vivre avec l’agoraphobie, ce n’est pas subir. C’est réapprendre à avancer, lentement, à son rythme. C’est construire des ponts entre sa peur et sa liberté, un petit pas à la fois. 
 
Vous n’êtes pas obligé d’avoir tout compris, tout réglé, tout maîtrisé. Il suffit de vouloir essayer. Et si vous êtes en train de lire ceci, vous êtes déjà en chemin. 
 
Faustine GRENIER