Retrouver confiance et se reconnecter à soi

Quand on vit avec l’agoraphobie, on finit par se définir uniquement à travers ce prisme : « Je suis agoraphobe. »

Mais en réalité, vous êtes bien plus que ça.
Vous êtes une personne avec une histoire, des qualités, des forces et des rêves. Cette partie est une invitation à redécouvrir qui vous êtes, au-delà de vos peurs.


Il faut apprendre à se parler autrement ! 
 
Pendant longtemps ma petite voix intérieure répétait :  « Tu es nulle. »  « Tu n’y arriveras jamais. »  « Les autres avancent, toi tu stagnes.»   
Je ne m’en rendais même plus compte, c’était devenu automatique. Et puis un jour j’ai eu un déclic, je me suis dit : « Mais je n’oserais jamais parler comme ça à un ami, alors pourquoi m’infliger ça ? » 
 
Un petit exercice simple qui peut faire du bien : pendant une semaine, notez vos pensées négatives, puis réécrivez-les comme si vous parliez à un ami. 
 
Exemple : 
Au lieu de : « Je ne suis pas capable »  —> « C’est difficile, mais je fais de mon mieux et c’est déjà courageux. » 
 
Petit à petit, ce changement de discours transforme la manière dont on se perçoit. 
 
Redécouvrir ses qualités et ses forces 
 
L’agoraphobie peut donner l’impression qu’on ne vaut plus rien. 
Pourtant, cette épreuve révèle souvent des qualités profondes qu’on ne voyait pas.
 
Dans mon cas, j’ai compris que mon empathie m’aidait à mieux écouter les autres. 
 
Mon organisation me servait pour planifier de petites étapes. 
 
Ma créativité s’exprimait à travers l’écriture et le fait de fabriquer des choses. 
 
Exercice : "Le carnet des forces" 
 
Chaque soir, écrivez une chose que vous avez bien faite dans la journée même minuscule.
Exemples :  « J’ai préparé un repas équilibré. »  « J’ai parlé avec mes collègues alors qu’habituellement je fuis. »  « J’ai pris 10 minutes pour moi. »   
Au bout de quelques semaines, vous aurez une liste qui vous rappellera que vous êtes bien plus qu’une personne « limitée par vos peurs ».

Se reconnecter à ce qui fait vibrer

Quand on est enfermé dans l’anxiété, on oublie parfois ce qui nous fait plaisir. Pourtant, retrouver ses passions est une façon de reprendre du pouvoir sur sa vie. 
 
Moi c’était l’écriture. Chaque fois que je posais des mots sur le papier, je ressentais une forme de liberté. C’était comme un souffle nouveau. 
 
Qu’est-ce qui vous apporte un sentiment de calme ou de joie ? 
 
Quels sont les petits plaisirs qui vous font oublier le temps ? (lecture, musique, dessin, peinture, jardinage, fabrication d’objets...) 
 
Qu’avez-vous toujours eu envie d’essayer sans oser ? 
Notez 3 choses qui vous attirent, même si elles paraissent insignifiantes. Ces envies sont des clés vers votre authenticité. 
 
Fixer des projets réalistes et motivants  
 
L’une des erreurs que j’ai souvent faites, c’est de vouloir me fixer de grands objectifs irréalistes (organiser un voyage seule, sortir plus d’une heure…). Chaque fois que j’échouais, ma confiance s’effondrait encore plus. 
 
J’ai appris à transformer mes projets en petits pas motivants.
 
Exemple concret : 
Au lieu de : « Je veux voyager à l’étranger », se dire : « Je vais commencer par marcher 15 minutes dans ma ville avec une personne de confiance ».
 
Chaque petite étape réussie nourrit l’estime de soi et prouve qu’on est capable d’avancer. 

Reprendre le pouvoir sur son histoire

Ce qui change tout, c’est qu’on cesse de se définir uniquement par « l’agoraphobie ». 
Oui, elle fait partie de notre vie, mais elle ne nous définit pas entièrement.
 
Un jour j’ai écrit noir sur blanc : « Je ne suis pas agoraphobe. Je suis une personne sensible, créative, empathique, qui traverse une épreuve et qui apprend à la surmonter. » 
 
Relire cette phrase m’a aidée à reprendre le contrôle de mon identité.
 
Petit conseil : écrivez votre propre définition de vous-même, sans utiliser le mot « agoraphobie ». Parlez de vos qualités, de vos envies, de vos rêves.
 
Reconstruire son estime de soi, c’est un chemin. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais chaque mot bienveillant que vous vous adressez, chaque petite victoire reconnue, chaque moment où vous choisissez de vous reconnecter à vos envies est une brique de plus à ce nouvel édifice. 
 
Vous n’êtes pas défini par vos peurs.
Vous n’êtes pas défini par vos forces, vos choix, vos envies. Et il est toujours possible de bâtir une vie qui vous ressemble, à votre rythme. 
Faustine GRENIER
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